Randonnée faite le 31 août 2015
Point de départ : le Sincerneret (alt. env. 1350 m - 30 mn en voiture du Margalier)
Durée : environ 3h30 de marche.
Dénivelé positif : environ 450 m. Point culminant : la Rosta, 1665 m
Difficulté : 3/10
En résumé
Voilà une super balade familiale. Marie-Louise Jaÿ, qui s'y promenait sans doute parfois avant de quitter Samoëns pour partir à Paris épouser Ernest Cognacq et fonder avec lui la Samaritaine, aurait pu dire que le plateau de Loex, c'est comme la dite Samaritaine, on y trouve tout : myrtilles, framboises, fraises, champignons, et des panoramas superbes sur toutes les montagnes alentour. Il paraît qu'on y trouve aussi six espèces d'oiseaux "d'intérêt communautaire" : la Chevêchette d'Europe, la Chouette de Tengmalm, le Pic noir, le Pic tridactyle, le Tétras lyre, la Gélinotte des bois, ainsi qu'une espèce protégée au niveau national, le Cassenoix moucheté. On y trouve également, à ce qu'on dit, la drosera, qui est une plante carnivore (mais pas de danger, elle n'attaque pas l'homme).
L'itinéraire
Pour se rendre au départ de la balade à partir de Samoëns, on prend la route de Taninges puis celle des Gets. Juste avant d'arriver aux Gets, on prend une petite route à droite, qui mène d'une part à la déchetterie des Gets, qui n'est pas le but de la promenade, et d'autre part au Sincerneret. Arrivé au Sincerneret, on gare la voiture sur le parking prévu à cet effet (le monde est, parfois, bien fait).
On continue la route sur quelques centaines de mètres, puis on suit les indications Chapelle de Jacquicourt par la Joux d'Amont. Arrivé à la Chapelle de Jacquicourt, on suit les indications Lairon, ou bien Lac de Joux-Plane (mais on ne va pas jusque là), puis La Turche. Après avoir passé la Pointe de la Turche, mais avant le hameau de La Turche, on bifurque vers la gauche pour passer sous le télésiège des Perrières et redescendre vers le Sincerneret.
NB. Dans la montée, peu après la Joux d'Amont, on tombe sur une bifurcation dans une zone un peu marécageuse (entourée en jaune sur la carte ci-après). Il ne faut pas aller tout droit, mais prendre à droite dré dans l'pentu, sans avoir peur de se mouiller un peu les pieds.
Un peu de toponymie
Loex. D'abord, comment c'est-y qu'ça s'prononce ? Facile : c'est loi. Et d'où ça vient ? Selon Henri Jaccard et son Essai de Toponymie, Loex, comme les toponymes Lex, Ley ou Lée, viendrait de l'allemand ancien lei (comme la Lorelei), qui signifie rocher.
Compte tenu du caractère humide (et très peu rocheux) du plateau de Loex, j'aurais tendance à préférer l'hypothèse de Henry Suter, qui lui donne la signification de terrain humide, boueux. Il le fait dériver soit du gaulois luto-, lutevo-, luteno-, « marais, marécageux », ou du latin luteus, lutosus, « boueux, bourbeux », de lutum, « boue, limon, fange, vase », d'une racine indo-européenne *leu-, lu-, « boue », et qui a donné l'ancien français luer, « enduire de boue »,
soit du savoyard loy, loye, « pré humide », ou du patois savoyard louia, « fondrière », louie, louyé, lôye, « prairie humide, flaque d'eau ». Et, selon Henry Suter, le Lys du Praz-de-Lys aurait la même origine.
Jacquicourt. Il s'agirait de la déformation du nom d'un certain Jacquier Curt, propriétaire au XIVème siècle du terrain sur lequel la chapelle a été bâtie. Ce terrain était revendiqué à l'époque par les trois communes de Samoëns, Taninges et Les Gets. La chapelle a été construite pour symboliser l'accord conclu entre les trois communes après près de quatre siècles de bagarre acharnée.
Turche.
Selon Henry Suter, le toponyme turche (déformation par métathèse, c'est-à-dire permutation de phonèmes, de truche) désigne une hauteur rocheuse, un rocher escarpé avec un sommet aplati. Le mot vient du franco-provençal tourtse, truche, ou du patois valaisan treutse, dérivés du latin truncum, « mutilé, tronqué », cousin du celtique *truccos, « tronqué », tous issus de la racine pré-indo-européenne (ouralo-altaïque) truc, « mont arrondi ». Suter mentionne aussi l´ancien français troche, truche, trouche, « assemblage, faisceau », torche, tourche, tourse, « paquet, botte », mais dans ma grande ignorance et à ma grande confusion je ne vois pas le rapport.
D'après Suter, les Chalets du Trot, sur le versant du Criou, auraient la même origine.
Sincerneret. Mystère et boule de gomme.
Lairon. Je suppose qu'il s'agit d'une déformation de l'Airon, comme l'alpage de l'Airon, au-dessus d'Arâches : il dériverait de l'ancien français aire, « lieu, place, en particulier emplacement non cultivé », du roman airal, « aire », du latin area, « petite surface plane, fonds de terre, sol, terrain, emplacement pour bâtir, planche, carreau (d´un jardin), marais, espace inculte ».
Rossetaz (ou Rosta, comme ça se prononce). Ce serait tout simplement une forme patoise féminisée du patronyme Rosset, à l'origine un sobriquet donné à un roux. Rossetaz, c'est la rouquine, ou la roussette.
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