Pas bien loin de la Boîte aux Lettres ... |
Point de départ : le Crot (1 km environ après Sixt en direction du Fer à Cheval - alt. 818 m)
Durée : montée jusqu'à la Pointe de Bellegarde : 5h30 ; descente : 4h.
Dénivelé positif : Boîte aux Lettres : 1650 m (alt. 2469 m) ; Pointe de Bellegarde : 1700 m (alt. 2514 m)
Difficulté : 8/10
En résumé
Au départ du Crot |
Ce jour-là, j'ai voulu voir la Boîte aux Lettres, mais je ne l'ai point vue … je n'ai pas vu non plus la Pointe de Bellegarde … Il n'y avait guère plus de 20 m de visibilité lorsque je suis arrivé en haut : j'étais quelque part sur la crête entre la combe de Salvadon et celle des Chambres, puisque ça descendait devant, et ça descendait derrière … Et j'ai compris pourquoi il se disait que ce passage était assez difficile à trouver.
Il faudra donc que j'y retourne, un jour où il fera beau de préférence. Inch'Allah.
P.S. J'y suis retourné. Et j'ai compris que je m'étais juste écarté légèrement trop sur la droite : la Boîte aux Lettres était à une vingtaine de mètres à peine sur ma gauche ... Donc si vous voulez vraiment y aller, vous pouvez aller directement là.
L'itinéraire
Itinéraire vu des chalets de Salvadon |
A partir de là, ça se complique un peu, surtout si on ne sait pas et qu'on ne voit pas où on va. En gros, voici le principe.
On va jusqu'au fond de la prairie, et on démarre la montée à droite du ruisseau qu'on a préalablement traversé. On monte comme on peut, sans s'éloigner trop sur la droite, jusqu'à atteindre un sentier qui traverse le haut d'une zone de schiste noir en montant légèrement vers la gauche (on voit nettement ce passage depuis les chalets).
La petite crête (la photo n'est pas de moi, et pas d'aujourd'hui) |
Arrivé en haut de cette crête, on marche encore un moment dans l'herbe, puis on entre dans la zone rocheuse : plus de sentier, seulement des cairns, de temps en temps, pour se repérer. Donc à partir de là on se débrouille comme on peut dans les rochers et les pierriers. A un moment, je suis tombé sur une chaîne : j'en ai déduit que j'étais sur la bonne voie, et près du but. J'ai continué à grimper, et je suis arrivé à une petite combe d'une dizaine de mètres de large et d'une trentaine de mètres de long, avec un petit névé au milieu. Ça redescendait fort de l'autre côté, mais comme je ne voyais rien je ne sais pas si c'était praticable (et je suppose que la réponse est non, puisque je n'étais pas à la Boîte aux Lettres)(*).
Fantômes de rochers |
Et compte tenu du fait que j'avais croisé deux personnes en montant, la première m'ayant dit "attention de ne pas aller trop sur la gauche", et la deuxième "attention de ne pas aller trop sur la droite", je n'ai été qu'à moitié surpris de n'être finalement arrivé nulle part (mon tempérament centriste, sans doute). J'ai donc considéré que j'étais quand même arrivé.
Lao Tseu l'a dit : il faut trouver la voie ... |
(*) J'étais en réalité à une vingtaine de mètres à droite de la Boîte aux Lettres, tout en haut de la crête dénommée "Arête de Trécot".
Mes temps
Montée : jusqu'aux chalets de Salvadon : 1h35 ; des chalets à la (fausse) Boîte aux Lettres : 1h30
Descente : de la (fausse) Boîte aux lettres aux Chalets de Salvadon : 1h05 ; des chalets au Crot : 0h50 (Eh oui, je vous l'avoue / J'avais mal aux genoux / Mais j'étais à la bourre / Il fallait que je coure / Lors je me mis au trot / Pour redescendre au Crot / Et fus au Margalier / A l'heure du déjeuner !).
Total (avec 10 mn de pause au sommet) : 5h10.
Un peu de toponymie
Boîte aux Lettres. A ce qu'on dit, et à ce qu'on voit quand on a la chance d'y être, le passage est une fente sub-horizontale dans le rocher. Quelqu'un a donc eu cette idée de génie de l'appeler Boîte aux Lettres. Comme une boîte aux lettres. Je ne vois pas d'autre explication.
Salvadon. Selon Gilbert Künzi, ce toponyme, composé à partir du latin silva, forêt, et du celtique dunon, latinisé en dunus, dunum, colline, hauteur, lieu élevé, montagne, désigne une hauteur boisée. (NB. Le mot celtique dunon a donné notamment l´anglais town, ville, et l´allemand Zaun, clôture).
Les Miches (ici, de Salvadon, sur le chemin de l'alpage). Dans le Chablais et le Haut-Giffre, on appelle miche un fenil, c'est-à-dire une cabane où l'on conserve le fourrage.
Bellegarde (Pointe de). Le toponyme Bellegarde (très répandu un peu partout en France) dériverait du latin bella, belle, et de l'occitan garda, tour de guet, issu du germanique vardô, endroit d'où l'on surveille. Il semble peu vraisemblable qu'il y ait eu un jour une tour de guet à la Pointe de Bellegarde, mais c'est vrai (enfin, je suppose ...) qu'on a, de là-haut, un beau point de vue sur les trois vallons qui l'entourent.
Le Crot. Selon Henry Suter (qu'il ne faut pas confondre, malgré la ressemblance patronymique, avec Harry Potter), ce toponyme désigne une grotte, un creux fait dans la terre, une cave. "Il s´agit souvent, écrit-il, d´une caverne construite ou aménagée de main d´homme, qui peut servir de cave, de réservoir pour les eaux souterraines ou de remise". Du bas latin crotum, creux, fossé, du grec kruptos, caché.
Le tracé de la balade d'aujourd'hui |
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